mercredi 18 avril 2012

Senegal La filière locale respire (poulet de chairs et pondeuse)

AVICULTURE:La filière locale respire

avicultureEntre relance des mises en élevage de poussins, augmentation de la production de viandes de volailles, mise en place d’élevages de reproducteurs, les mesures d’interdiction de toutes importations de viandes, décidées par les autorités sénégalaises, en 2005, en réponse à l’extension des foyers de grippe aviaire, au nom du principe de précaution, semblent avoir eu un effet positif sur la filière locale avicole.
Sur la dizaine de couvoirs en activités au Sénégal, 4 structures ont assuré près des ¾ de la production nationale de poussins en 2008. Il s’agit de SEDIMA (le tiers), PRODAS (14%), CAM (12%), SOSEPRA (11%). Ce qui dénote une activité en évolution par rapport aux années précédentes, même si après deux années de hausse exponentielle, les mises en élevage de poussins chair ont faiblement progressé, comparées à celles de 2007 : elles étaient de 13,1 millions d’individus contre 12,7 millions en 2007. Ce qui semble indiquer une stabilisation de la demande au niveau des élevages de volailles chair. Par rapport à 2005, le nombre de poussins chair mis en élevage a toutefois plus que doublé, passant de 5,3 à 11,4 millions de sujets.
On se souvient que c’est en 2005 que les autorités sénégalaises, en réponse à l’extension des foyers de grippe aviaire, au nom du principe de précaution, avaient décidé l’interdiction de toutes importations de viandes. Cette mesure semble avoir eu l’heur de libérer le potentiel de développement de la filière avicole moderne du pays.
Dans la veine, les mises en élevage de poussins ponte continuent d’enregistrer une croissance sensible et régulière, totalisant en 2008, 1,8 millions de sujets contre un peu plus de 1,6 en 2007.
En 2008 toujours, le Sénégal a exporté 159 750 poussins de chair et de ponte, soit moins de 2% de la production nationale.
Certes en aval, les infrastructures d’abattage des volailles font défaut, ce qui pose des problèmes d’accessibilité et de qualité des produits. Cela n’a pas empêché la production moderne de viande de volaille d’enregistrer en 2008, une hausse de +25% par rapport à 2007, s’établissant à 20 450 tonnes. La production a ainsi généré un revenu global de 30 milliards FCfa contre 25 milliards FCfa en 2007. Quant à la production d’oeufs à couver, elle a totalisé, en 2008, 631 millions d’unités, pour un chiffre d’affaires de 38 milliards FCFA contre 418 millions d’oeufs en 2007, soit une hausse de plus de 50% du nombre d’unités.
Depuis 2005, année de l’interdiction des importations de viandes de volailles, les importations d’oeufs à couver avaient fortement progressé. Entre 2005 et 2008, celles-ci ont doublé et sont passées 6,1 millions à 12,9 millions d’unités. Toutefois, en 2008, elles ont régressé d’un peu plus de 3%. Cette baisse résulte du développement des élevages de reproducteurs au Sénégal depuis 2005.
Si les élevages modernes se concentrent principalement à la périphérie des grandes villes du pays, principalement Dakar, Thiès, Saint-Louis, l’aviculture traditionnelle, elle, est le fait des petits producteurs qui la pratiquent à domicile ou dans les vergers. On la retrouve dans l’Ouest du pays – avec Thiès, Tivaouane, Mbour, et Diourbel –, le Centre – Kaolack, Kaffrine, Nioro – et au Sud du pays – Kolda, Vélingara, Sédhiou – et dans une moindre mesure à Dakar. Selon la Direction de l’Elevage, l’aviculture traditionnelle totalisait sur deux années consécutives, 2006 et 2007, quelque 22 millions de volailles.
source sud