jeudi 14 juin 2012

Filière avicole : La levée de l’interdiction d’importer du poulet n’est pas à l’ordre du jour

Depuis l’arrêt des importations de poulets en 2005, la filière avicole sénégalaise se porte bien : son chiffre d’affaire a atteint 110 milliards de francs Cfa en 2011 pour une production de près de 19 millions de poulets. Pour maintenir cette vitalité, les acteurs de la filière ont, à l’occasion du « week-end du poulet », plaidé pour le maintien de l’arrêt des importations et la création d’une « zone franche avicole » afin de lutter contre la pression foncière.
Une levée de l’interdiction d’importation de poulets, en vigueur depuis la pandémie de la grippe aviaire en 2005, n’est pas à l’ordre du jour, malgré les multiples pressions internationales.
Le Brésil avait ainsi porté plainte contre le Sénégal devant l’Organisation mondiale du commerce (Omc) pour protectionnisme. « Une telle levée signifierait la mort de la filière avicole sénégalaise sans compter les conséquences au plan sanitaire », s’alarme Aboubacry Aw, président de l’Association des petits aviculteurs de Malika (Apam), membre de la Fédération des acteurs de la filière avicole (Fafa). « Nous allons résister à ces pressions et nous ne reviendrons pas sur cette mesure [d’interdiction des importations] », rassure Cheikh Tidiane Diop, directeur de cabinet du ministre de l’Elevage. Ces dernières années, le secteur avicole a fait preuve d’un réel dynamisme. En 2011, la production avoisinait les 19 millions de poulets contre 5 millions avant l’arrêt des exportations, pour un chiffre d’affaire  de 110 milliards de francs Cfa, note Amadou Makhtar Mbodji, président de la Fafa. La filière emploie également 15.000 personnes.
Cependant, malgré ce dynamisme, la filière est confrontée à un certains nombre de problèmes, notamment la pression foncière dans la zone des Niayes qui a une véritable vocation avicole. A Sangalkam, Keur Massar, etc., plusieurs exploitations avicoles ont ainsi cédé la place à des projets immobiliers. C’est pourquoi, le président de la Fafa préconise la création d’une « zone franche avicole » pour éviter les conflits entre aviculteurs et promoteurs immobiliers.
L’autre contrainte concerne l’absence d’abattages modernes à Dakar et de chambres froides pour la conservation des poulets en période de surproduction (korité, fêtes de fin d’année, etc.). Les aviculteurs réclament aussi une subvention de l’Etat pour l’achat des aliments de la volaille qui « coûte cher », d’après Aboubacry Aw. Le représentant du ministre promet un appui de l’Etat en termes de modernisation, d’encadrement, de formation et de financement à travers le Fonds de stabulation (Fonstab), un mécanisme mis en place par le ministère de l’Elevage pour permettre aux éleveurs de bénéficier de crédits à des taux avantageux (entre 3 et 5 % d’intérêts).
C’est pour marquer son dixième anniversaire et poser les jalons du renforcement de la filière avicole que la Fafa a organisé ce premier « week-end du poulet » (8, 9 et 10 juin). En plus des stands d’expositions, un panel et un concours d’arts culinaires (de volaille) sont au menu.
Le thème retenu est : « pour une aviculture contribuant à la sécurité alimentaire, la promotion de l’emploi et l’équilibre de la balance commerciale du Sénégal ».avicolsenegal@hotmail.fr

lundi 4 juin 2012

Aviculture : Le vaccin I-2, efficace contre la maladie de Newcastle

Parmi ses réalisations, l’unité de production de vaccins de l’Isra fabrique depuis 2002 le vaccin I-2 thermostable (sous la forme lyophilisée), très connu pour son efficacité dans la lutte contre la maladie de Newcastle qui était jusqu’à cette période, la principale cause de mortalité de la volaille locale. Ce vaccin est recommandé et distribué par la Fao dans les pays tropicaux et ceux en voie de développement pour augmenter la sécurité alimentaire des communautés rurales. Malgré l’absence d’un dispositif technique de haut niveau, l’Isra avait pu bénéficier d’un financement qui lui avait permis de mettre en place un poulailler de haute sécurité pour asseoir une production régulière d’œufs de qualité et de produire la forme liquide du vaccin I-2 qui ne requiert nullement l’usage d’appareil sophistiqué.  Outre la réduction du coût de production, indique l’Isra,  la forme liquide du vaccin  (collyre) déjà prête à l’emploi, la rend plus accessible. Car, selon l’Isra, des vaccins efficaces existent sur le marché mais ne sont pas toujours adaptés aux conditions d’utilisation en milieu rural en termes de coût, de stabilité, de conditionnements réduits et de facilité d’utilisation. Cet élargissement de la gamme des vaccins a permis au Sénégal de mieux prendre en charge la couverture sanitaire de sa volaille locale et de promouvoir l’aviculture villageoise qui concerne les 2/3 de la population totale de volailles du pays (près de 21millions de sujets).
Le secteur avicole contribue pour près de 16 % au Pib de l’élevage et près de 30 % au revenu total de la production animale.      
  A. MBODJ

Le prix du poulet est encore élevé au Sénégal comparé aux autres pays africains

Le prix du poulet est encore élevé au Sénégal comparé aux autres pays africains a déclaré, vendredi à Dakar, Sidy Ndiaye directeur commercial et marketing de la Société SEDIMA, spécialisé dans la production de poussins, aliments et matériel avicole au Sénégal, dans un entretien exclusif avec APA.

''Nous devons arriver à réduire le prix de l’aliment des poulets pour pouvoir participer à la réduction du prix de ce produit de façon assez sensible pour que le consommateur puisse l’acheter à un prix très raisonnable’’, a indiqué M. Ndiaye, interpellé en marge du Salon international des industries et techniques agroalimentaires (SIAGRO).

Actuellement, le prix du poulet de chair se négocie à Dakar autour de 3.000 FCFA.

Selon M. Ndiaye, la consommation par habitant du poulet est encore très faible parce que réservé à une certaine catégorie de populations. A ses yeux, l’ambition de la SEDIMA est de rendre ce produit accessible à tous les Sénégalais.

Pour ce faire l’entreprise a investi des milliards de FCFA dans les poussins de sorte qu’elle importe très peu d’œufs à couver. Ce qui permet à la SEDIMA de vendre les poussins moins cher.

‘’L’aviculture est un secteur à potentiel énorme d’autant plus qu’il peut être à la source de recrutement de beaucoup de Sénégalais’’, a laissé entendre le directeur commercial et marketing de la SEDIMA.

Pour lui, les Sénégalais devraient investir ce créneau parce qu’il y a encore de la place, non seulement pour le marché local, mais aussi pour l’exportation. D’un point de vue sanitaire, M. Ndiaye soutient que l’aviculture peut apporter une meilleure alimentation en termes de protéines parce que le poulet a une viande blanche, diététiquement plus saine.

La SEDIMA a été créée en 1988 sous forme de GIE. Elle emploie actuellement plus de 300 personnes et fait un chiffre d’affaires annuel de 15 milliards de FCFA.

(APA-Dakar)